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Quelques conseils pour vos plantations
samedi 11 février 2012
Quelques conseils pour vos plantations
Période
De fin novembre à mars, le plus tôt possible est le mieux et de préférence dans la "vieille année". L’arbre aura tout le temps d’installer ses racines pendant l’hiver qui reste doux en Bretagne. Le développement de l’arbre sera plus rapide et plus important au printemps et il supportera mieux la sécheresse de l’été.
Distance de plantation
Elle varie suivant :
- le porte-greffe
Pour une tige : de 7 à 12 m dans les 2 sens.
Pour un porte-greffe nanisant type M106 : 4 à 5 m / 6 à 7 m.
Pour un porte-greffe nanisant type M9 : de 2 à 4 m.
- les variétés
Une tige de pommier se développera plus que celle du prunier (le pommier se plantera à 10 m, le prunier à 5 m). une Reinette Clochard en tige se plante plus serré (7 m), qu’un Belle de Boskoop (10 m).
- la nature du sol
Dans une bonne terre, riche... les arbres seront plantés plus écartés que dans une terre pauvre, de landes.
- l’entretien
La plantation devra tenir compte de la largeur des machines.
- la conduite du verger
Une conduite écologique demande une plantation plus aérée, des arbres taillés peuvent êre plantés plus serrés qu’en forme libre.
Trou de plantation
- Il peut être ouvert longtemps à l’avance pour permettre à la terre de s’aérer.
- Grandeur du trou : 1 m X 1 m X 0,60/0,80 m
- Ameublissez bien le fond du trou à la pioche afin que les racines puissent pénétrer facilement dans le sous-sol.
- Prenez soin de séparer les terres du dessus, de celle du dessous.
Attention ! Si le sous-sol est argileux, compact... ne creusez pas dans l’argile pour former une cuvette où l’eau s’accumulerait. Elle provoquerait la pourriture des racines et la mort du fruitier. Arrêtez votre trou à la couche argileuse et piochez-la. Vous planterez plus haut, sur butte.
"Dans les terres humides, il est préférable de planter sans caves" (Frère Henri, Chef des cultures à l’institution Saint-Vincent de Paul à Rennes. Il fut président de nombreuses sociétés horticoles, créateur de variétés...)
Fumure
À défaut d’analyse du sol, vous pouvez apporter de la potasse, de l’acide phosphorique, de la chaux magnésienne dans le fond du trou de plantation ou mieux sur toute la surface du verger lors de la préparation du sol. 500 g de potasse et d’acide phosphorique pour 10 m², 2 kg de chaux magnésienne pour 10 m².
Vous pouvez aussi apporter 50 kg de fumier bien décomposé pour 10 m².
Attention ! Trop de fumier amène trop d’azote et dans notre région, cela risque de rendre vos arbres plus sensibles au chancre. Il arrive très souvent de voir des plantations chancreuses deux ans plus tard.
Ne pas mettre de fumier ou de fumure au contact des racines !
Tuteurage
Pas indispensable. Un arbre tuteuré à la plantation a tendance à moins bien s’ancrer par lui-même. Le système racinaire ne se développe que d’un côté pour équilibrer le support du tuteur.
- Sur une tige
On fera appel temporairement (4 à 5 ans), à un tuteur en situation ventée. Le tuteur sera placé entre l’arbre et les vents dominants. Il empêche le tronc et les racines de bouger.La reprise est ainsi facilitée. Il devra être enfoncé dans le fond du trou et dépasser dans la ramure pour la protéger. Les attaches seront posées de façon lâche pour permettre à l’arbre de suivre le tassement du sol. Vous les resserrerez après les pluies d’hiver. Placez un bourrelet de paille entre tuteur et tige pour éviter d’éventuelles blessures.
- Sur un porte-greffe nanisant
Il est préférable de tuteurer ou de palisser les fruitiers issus de porte-greffe nanisant, surtout ceux qui sont indemnes de virus. Ils ont un développement important et rapide qui offre une grande prise au vent, pour un système racinaire fragile.
Préparation du fruitier
- l’habillage des racines : coupez toutes celles qui sont cassées, abimées... diminuez le chevelu racinaire trop abondant chez certains porte-greffes nanisants.
- l’habillage de la partie aérienne : il est préférable de réduire la ramure pour qu’elle soit en équilibre avec la partie racinaire, la reprise en sera facilités. Cet habillage est plus important chez les fruitiers à noyau : les yeux mal nourris risquent de s’atrophier.
Supprimez les branches secondaires en surnombre. Taillez les prolongements des branches maîtresses et des charpentières d’un tiers chez les fruitiers à pépins, de la moitié et même plus chez les fruitiers à noyau.
- le pralinage : il améliore la reprise. Trempez les racines dans une boue de terre (bouse de vache, terre argileuse) ou du pralin du commerce.
Plantation
La greffe, reconnaissable au bourrelet à la base du fruitier, doit être située à 10 cm au-dessus du sol. Un arbre trop enterré fatigue et ne se développe pas. Une quenouille ou tout autre fruitier sur porte-greffe nanisant s’affranchira si la greffe est enterrée : la végétation s’emballe et vous ne pourrez plus maintenir votre fruitier dans la forme prévue. ’Plantez haut, greffez bas", disaient les anciens de la région.
Commencez à reboucher le trou de plantation avec la terre du dessous. Arrivé à la hauteur adéquate, préparez un petit dôme, étalez les racines du fruitier dessus et recouvrez avec de la bonne terre. Arrosez avec 5 l d’eau. Finissez de remblayer le trou et arrosez de nouveau avec 5 l d’eau. Un bon arrosage permet aux terres de bien se tasser, de coller aux racines et d’éviter d’avoir des poches d’air qui dessèchent les racines.