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La pomme et les traditions : mythes et réalité
jeudi 21 janvier 2010
On nous a dit qu’Adam et Eve croquèrent la pomme (malus). Pourtant la Bible originelle (la Vulgate) n’en dit mot. Elle nous conte qu’ils mangèrent le fruit (pomus) de la connaissance du Bien et du Mal, sans autre précision. Elle parle du fruit de l’arbre qui se dressait au centre du Paradis terrestre.
Le canon de Vitruve ou les proportions idéales du corps humain selon Léonard de Vinci (1452-1519).
Pour les Celtes, nos ancêtres, le Paradis est Avallon, situé sur une île au milieu du Grand Océan Hyperboréen. "Avallon" la Pommeraie, rassemble les pommiers portant les fruits du savoir. Car, au cœur de la Pomme, gît le signe de l’Homme et de la Connaissance, "le Pentagramme". Pour le découvrir, il suffit de couper une Pomme suivant une ligne horizontale à égale distance de l’œillet (ou mouche) et du pédoncule (ou queue). On découvre alors cinq loges formant le dessin d’une étoile à cinq branches, ou de l’homme de Léonard de Vinci ou Pentacle.
Image de l’île d’Avallon où repose le roi Arthur, gardé par quatre reines des fées dont la fée Morgane, en noir, qui consulte son livre de magie pour guérir les blessures du roi.
"La Bretagne est une terre de légendes, héritage de son passé celtique.
Le lieu de destination des Anaon (les âmes de défunts), c’est l’île d’Avallon armoricaine et galloise, île mythique des pommes toujours mûres (fruits évoqués, en effet, dans le nom même d’Avallon, de racine indo-européenne ayant donné naissance notamment au breton et au gallois aval (pomme).
Sur cette île merveilleuse du soleil couchant, l’air vibre de musique, l’hydromel coule à flots et les plaisirs érotiques sont eux aussi inépuisables : en une genèse inversée, l’homme ne cesse d’y recevoir en offrande l’ancien fruit défendu, la pomme, symbole d’éternité et de connaissance, y compris au sens biblique du terme, lorsque coupée en deux elle laisse deviner, pour qui sait voir, le secret féminin.
On ne s’étonnera donc pas de cette coutume subsistante naguère encore en Bretagne de placer quelques pommes à la tête du défunt, dans son cercueil : la meilleure provision vers l’île d’éternelle jeunesse."
La lumière Stellaire apporte à l’homme la Connaissance du monde, ceci par l’entremise d’une petite boule de pulpe doucereuse et parfumée.
La Pomme sauvage spontanée (malus dasphylla) existe dans nos montagnes depuis la fin du quaternaire (Post-Wurm).
À l’origine, la culture du pommier (-3000 ans) est confinée au Moyen-Orient (Pamir, Anatolie et nord de l’Iran). Ce sont les Indo-Européens (Proto-Celtes, Doriens, Galates) qui dans leurs migrations vers l’ouest rapportèrent sa culture en Occident.
Cette culture fut propagée par les Celtes comme fruit de bouche et comme légume. Elle servait peu à la fabrication de boisson. Ils lui préféraient la cervoise (bière) et le vin importé du sud.
Par contre, la Pomme est omniprésente dans l’iconographie mythique. On la voit souvent dans la main des dieux et des déesses. Rigantona-Anna, la déesse mère, que les Gaulois nommaient Epona, est représentée assise sur sa jument, tenant une Pomme de sa main droite.
Représentation d’Épona, Musée Lorrain de Nancy, France
Cernanos, le dieu cornu, roi des mondes souterrains, protecteur des trésors et des bêtes à cornes, est assis en tailleur, tenant dans sa main, soit une Pomme, soit un torque, soit une bourse ou un serpent à tête de bélier.
Cette Pomme est à la fois une arme et un remède.
Brian, fils de Tuireann, lance une Pomme à la tête du roi de Perse. Le coup est si rude que la cervelle sort par la nuque.
Son frère cadet, 3ème fils de Tuireann, lance des Pommes à la tête de leurs ennemis. Après avoir fait éclater les têtes, elles reviennent intactes dans ses mains.
Lorsque Lug (Lugos en gaulois) impose un tribut aux assassins de Cian, son père, il leur demande pour "Prix du sang" trois Pommes, une peau de porc, une lance, deux chevaux etc...
Si un jour par hasard, vous entrez dans le jardin d’Is berna, vous y verrez un pommier immense ne portant que trois Pommes énormes. Vous pourrez en manger autant qu’il vous plaira sans que ce fruit diminue. Cette nourriture vous préservera de toute maladie et le temps n’aura pas de prise sur vous. Si vous en sortez, vous ne reconnaîtrez ni lieu, ni gens, ni bêtes, car le temps aura passé. Mais trouverez-vous ce séjour des "Immortelles" dans l’île d’Avallon ? Si non ? Vous ne pourrez le rejoindre qu’à la fin d’une vie de luttes, de sacrifices et de vertu.
Mais, dès maintenant, vous pourrez manger une Pomme. Elle vous procurera santé, sommeil et rêves.
Un autre mythe, primordial, nous dit que la terre tourne autour d’un axe qui est l’If portant des Pommes pour fruits. Cet If est le lien entre notre monde et l’autre monde (le Sid), dont les portes ne s’ouvrent qu’à Samain, le Samonios des gaulois, la Toussaint des chrétiens, le premier novembre. Ce lien avec l’autre monde, de l’If et des Pommes, est conservé dans une pratique de Plougastel-Daoulas. A la Toussaint, après les vêpres, on vend aux enchères dans l’enclos paroissial, le Gwezenn an Anaon : L’arbre des âmes. Cet arbre est formé d’un tronc d’if ou d’autres conifères écorcés, dont les branches sont taillées en pointes. Sur chaque pointe est fichée une Pomme. L’adjudicataire revend chaque Pomme au profit de la paroisse, l’adjudication servant à payer des messes pour le repos des âmes des pauvres défunts. L’acquéreur, dépositaire du tronc, doit le regarnir et le remettre en vente à la Toussaint suivante. Le Gwezennan Anaon gardera durant cette année, la maisonnée de tout malheur.
“Yves Castel, guide conférencier de la ville de Dinan”